Hadrien, souverain de la romanité
L'empereur popularisé au XXème siècle par Marguerite Yourcenar dans ses Mémoires d'Hadrien a régné sur l'Empire romain de 117 à 138. Il succédait à Trajan, qui fut son tuteur et l'adopta avant de mourir.
Contre la politique conquérante de son prédécesseur dont il avait pu, dans ses fonctions militaires, observer les impasses, Hadrien revient à la sagesse d'Auguste et s'applique à ramener la paix dans l'Empire en stabilisant ses frontières : les fortifications de son fameux Mur en Grande-Bretagne en sont aujourd'hui encore un exemple spectaculaire.
Voyageur infatigable, Hadrien passe une grande partie de son règne à parcourir les territoires du monde romain. Cet homme de terrain respecte les traditions locales et reste attentif aux cas individuels, tout en réformant le droit et l'administration, l'esprit même des lois et la gestion des affaires au quotidien. Mais soucieux de la prospérité matérielle, l'empereur est aussi un amoureux des arts et des lettres, doué lui-même de multiples talents. Sa villa de Tibur, entre autres, témoigne de son goût pour l'architecture. Et combien de portraits a-t-il commandés pour immortaliser la beauté de son favori, Antinoos, disparu très jeune et bientôt l'objet d'un véritable culte ? Enfin et surtout, cet esthète est un homme curieux des mystères du monde et de la diversité des religions.